Cela fait plusieurs années que je suis sensibilisé à l’épreuve du Marathon car cette course se déroule tous les ans à La Rochelle et un collègue de boulot la fait très régulièrement.
A quelques reprises, je suis allé encourager ces personnes qui se donnent du mal à courir sur une aussi grande distance.
J’avais beaucoup de respect car moi qui n’aime pas du tout courir, je me demandais comment on pouvait trouver autant d’énergie et de volonté à courir aussi longtemps, parfois dans le froid et la pluie…
L’année de mes 42 ans approchant, j’ai commencé à avoir l’idée de marquer le coup en me lançant le défi de courir un marathon. Cela aurait été également un électrochoc pour essayer de perdre un peu de poids.
L’année dernière, au cours d’une réunion de famille, j’ai eu l’occasion de discuter avec ma cousine Béatrice qui a couru le Marathon de New York en 1999.
L’idée a continué à trotter et à l’issue d’une soirée (arrosée ?) avec des amis, Jacky et moi avons parié que nous allions courir le marathon de la Rochelle en 2014 !
Non, pas l’épreuve DUO mais bien l’épreuve de 42,195 km chacun car sinon, cela ne collait plus avec mes 42 ans…
J’ai donc investi dans une bonne paire de chaussures achetées au magasin Runever de La Rochelle. Jamais je n’aurai imaginé mettre un tel prix dans une paire de tennis (150 euros !) mais l’avenir me démontrera que j’ai bien eu raison.
Et j’ai commencé à découvrir la course à pied car je n’avais jamais réellement couru de ma vie. Je déteste ça, il est si simple de marcher. Je préfère le vélo. Malgré tout, j’ai commencé le 1er décembre 2013 par une sortie de 4.18 km. Toutes mes sorties ont été enregistrées via l’application Runkeeper et le GPS de mon téléphone portable.
En décembre 2013, j’ai couru 31,9 km au cours de 6 sorties. Parfois de nuit et sans éclairage !!
Puis pendant les vacances de Noël 2013, je me fais un petit claquage dans la cuisse suite à un sprint sans rapport avec mon programme de préparation à la course à pied. J’ai été contraint d’arrêter de courir pendant 3 semaines.
En janvier 2013, je cours 11 km au cours de 2 sorties
En février 2014, je cours 18 km au cours de 3 sorties
Pour rendre les sorties agréables, j’écoute Laurent Ruquier en podcast. Au départ, c’était son émission « On va s’gêner » sur Europe1 puis depuis septembre 2014 ce sont « les Grosses Têtes ». Cela permet de passer un bon moment. C’est en grande partie ça qui me motivait à aller courir car je n’ai pas eu les fameuses endorphines… J’ai essayé d’écouter mon emission préférée « Rendez-vous avec X » mais je me suis rendu compte que j’avais du mal à me concentrer sur l’émission jusqu’au bout.
En mars 2014, je cours 61 km au cours de 7 sorties. Je fais des sorties de 10 km pour la première fois. Cette barrière des 10 kms représentait déjà une cap important pour moi.
En avril 2014, je participe à une course pour la première fois : les foulées printanières de l’Houmeau. Je parcours les 10 km en 54mn29s. (5 mn 27 au km)
Ce mois là, je cours 69 km au cours de 6 sorties
En Mai 2014, 58 km au cours de 6 sorties
Je m’étais inscrit au semi marathon d’Alstom mais quelques jours avant, je suis allé voir mon médecin suite à une douleur dans la poitrine que je ressentais a quelques reprises pendant les courses. Mon médecin m’a interdit de faire le semi et m’a fait passer un test d’effort qui n’a révélé aucune anomalie.
En juin 2014, 75 km au cours de 7 sorties avec notamment ma participation à une course nocturne le 28/06 : les 14 km de laleu. Je parcours la distance en 1h17mn34s (5 mn 38 au km). J’ai un peu forcé le rythme à la fin. Conséquences, quelques jours plus tard, douleur dans la cuisse. Je dois encore m’arrêter de courir pendant 3 semaines.
En juillet 2014, 20 km au cours de 2 sorties
Arrive le mois d’août et le début du programme d’entraînement proposé par l’application RunKeeper. Objectif du programme : terminer un marathon, proposé par Jeff Gaudette, en 16 semaines (4 sorties par semaine).
En août 2014, 105 km au cours de 11 sorties dont quelques unes en montagne. Distance maximale : 18 km.
En septembre 2014, 172 km au cours de 17 sorties. Le programme s’intensifie. Pour la première fois, je dépasse 20 km au cours d’une même sortie. Record : 24 km.
Le 19 octobre, 3ème et dernière course avant le marathon. Je participe au semi marathon de Niort. La plus chaude journée du mois avec une course l’après-midi ! Ces 21 km m’ont paru bien difficile. Il m’a fallu 2h10 alors que j’espérai les faire en 2H. J’avais réussi à suivre le meneur d’allure jusqu’au 11ème km. Au final, 2 ampoules sur le côté des pieds et un ongle HS. Une petite inquiétude quand à réussir à faire 2 fois cette distance au cours de la même course…
J’ai continué à être motivé à courir par le fait de voir que le travail portait ses fruits et que jamais je n’aurai imaginé par le passé pouvoir courir de telles distances. Si j’arrivais à bien suivre le programme, je devrai pouvoir aborder le marathon sereinement…
Fin octobre, alors que je ne devais faire que 27 km au cours d’une sortie, je décide de prolonger pour dépasser les 30 km et voir ce qui se passe. Les jambes picotaient un peu mais cela s’est fait sans trop de difficulté et cela m’a rassuré pour la suite.
En octobre 2014, 220km de couru au cours de 16 sorties
Arrive le mois du marathon, l’entrainement est encore intense la première quinzaine avec la plus grosse semaine : 68 km ! Puis cela se calme 15 jours avant.
La semaine qui précède le marathon, je redoute une blessure de dernière minute. Je mange pas mal de pâtes les 4 jours qui précèdent le marathon.
En novembre, avant le marathon, j’ai couru 180 km au cours de 15 sorties.
Juste avant le marathon, au total, j’ai couru un peu plus de 1000 km en moins d’un an.
30/11/2014 : le jour J
Il fait beau. Un peu frais le matin. Je pars à mon rythme tranquille. Je me force à boire tous les kilomètres. Je m’alimente avant le ravitaillement tous les 5 km. Arrivé au ravitaillement, pas trop de monde, je mange un morceau de banane et bois un peu d’eau glucosé. Le panneau qui donne le temps prévu d’arrivée annonce 4h35. Je ne suis qu’au début de la course et cela correspond à un peu plus que le temps que j’espérai faire. Que va-t-il se passer si je suis fatigué en seconde partie de course? Je décide d’accélérer un peu mon rythme. Mon application m’annonce ensuite 6 minutes 10 au kilomètre. Je sais qu’il ne faut pas que je cherche à aller plus vite car mon rythme marathon est aux alentours de 6mn25s au km. Je retrouve ma femme et ma fille comme convenu au km 11. Un peu avant le semi, je découvre que mon père est venu me faire la surprise pour m’encourager ! Au cours de la course, cela va me motiver encore plus pour ne pas le décevoir. Je maintiens ce rythme jusqu’au semi marathon que je passe en 2h10 (Comme à Niort un mois avant) sauf que là, je me sens bien. J’attaque la seconde boucle sereinement. Et vers les kms 23 ou 24, je commence à sentir une petite douleur dans le mollet gauche. Je n’avais jamais eu cette sensation à l’entraînement. Mon rythme ralenti. Je m’inquiète pour la suite car je redoute ce qui va se passer après le trentième kilomètre (Car comme le disait mon ami Emmanuel, le marathon commence au 30 ème km …). Finalement, je passe le trentième kilomètre dans les mêmes conditions. J’entends ma moyenne diminuer lentement vers 6 mn 20s au km. Je me dis qu’il ne reste plus que 12 km… Je continue à ce rythme en continuant à bien boire et m’alimenter. Je me fais remplir mon petit bidon d’eau glucosé à chaque ravitaillement. Au 35km, je commence à me dire que je vais réussir à terminer. Les méandres des minimes me paraissent long mais je me retrouve au même endroit que l’année précédente quand j’étais venu soutenir mon collègue au km 38. Sauf que cette fois ci, c’est moi qui suit à sa place… Cela me motive.
Au dernier ravitaillement, je rejoins David, mon collègue de boulot qui habite aussi dans ma commune. Je suis étonné de le trouver là car il a beaucoup plus l’habitude de courir et bien plus vite que moi. Sauf qu’il s’était blessé 4 semaines avant le marathon et qu’il avait dû interrompre son entraînement. On parcourt l’avant dernier kilomètre ensemble. Puis arrivé sous le panneau « dernier kilomètre », je retrouve de l’énergie pour allonger mes foulées et j’accélère l’allure.
Je traverse le vieux port devant la foule et l’émotion commence à me gagner car je me dis que c’est bon, j’ai réussi mon pari. J’essaie de sortir de ma poche une mini banderole que j’avais préparé : « 42 ans -> 42 km » mais avec l’humidité du short, le papier se désagrège et n’est pas présentable… Dommage pour la photo. En passant devant ma femme et mon père, je vois ma fille qui se met à courir à côté de moi. Je lui prend la main et je suis super fier de franchir la ligne avec elle. C’est avec des sanglots dans la voix que je lui explique que je suis content d’avoir réussi mon pari. Puis je récupère ma médaille et mon coupe vent « Finisher » et je retrouve Jacky qui m’attendait. Il est arrivé 20 minutes avant moi. Il était parti pour faire un bien meilleur temps mais il a subit le « mur » à 10 km de l’arrivée.
Récompense du marathon : une bonne bière et une pizza ! J’ai été assez sobre pendant ma préparation.
Jusqu’au lendemain, les genoux ont été très sensibles à froid. Il m’était difficile de bouger même allongé.
Le mardi, quelques courbatures dans les cuisses qui sont vite passées.
Avec le recul, je m’aperçois que ce n’était pas aussi difficile que je me l’étais imaginé. Je pense que l’assiduité à bien suivre le programme d’entraînement n’y ait pas pour rien…
Au niveau poids, j’ai perdu 10 kg : passant de 97 kg à 87kg. Tout le monde me l’a fait remarqué.
La perte de poids s’est surtout fait sentir à partir de septembre, quand le programme d’entraînement s’intensifiait.
Mon programme était assez prenant. 4 sorties par semaine. J’ai dû rater une sortie. Je remercie ma femme de m’avoir soutenu, équipé (frontale, casque…), encouragé car parfois, cela n’est pas toujours facile de concilier cela dans la vie familiale. J’ai globalement eu de la chance car je crois n’être allé courir sous la pluie que 2 fois.
Bref, cela a été une belle expérience. J’avais fait express de me mettre la pression en annonçant mon objectif aux personnes avec qui je discutais. Au final, objectif remplit et satisfaction au rendez-vous. J’ai un regard différent sur les gens que je vois courir. J’ai découvert qu’il y avait un grand nombre de courses organisées ici et là. J’ai toujours répondu que suite à ce marathon, tout allait rentrer dans l’ordre et que j’allais arrêter de courir, mon objectif étant rempli. Mais on se prend peut-être au jeu de vouloir faire mieux …
Bravo encore mon fils et grâce a tes explications nous pouvons savoir tout ce que tu as vécu et resenti . tu peux être fier de toi et de ta volonté et perseverence. Grosses bises de mamy marcelle et papy Claude. Et rendez vous en mars!!!!
Super félicitations Romain, çà donne envie d’y participer.
Tu as été jusqu’au bout sans rien lâcher, chapeau !!
Au fait, c’est des Kg ou des Km que tu as perdu ?
Je t’embrasse, gros bisous à vous trois et à très bientôt.
Cécile
Félicitations ! ! Je vois que ta persévérance a été récompensée. Je crois aussi que le soutien de l’entourage compte beaucoup. Réussir en un an d’entraînement est une belle performance , essaie de ne pas reprendre de poids, ce sera plus facile l’année prochaine ! ! ! Bises à vous trois . Félicitations aussi à Solène qui t’a encouragée comme une grande .
Merci Romain pour ce témoignage. Comme toi, j’ai longtemps regardé ceux qui courrait comme des extraterrestres. Avant d’y prendre goût aussi. Mais s’entrainer l’hiver est bien plus dur que je ne l’imaginais 😉
Félicitations. Tu peux être fier de toi. Bises de nous 5